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Petits et grands délires, douces folies, humour, critiques, réflexions, poésie ; sur la bêtise humaine et sur tout ce qui me passe par la tête, par le coeur, dans l'instant.

27 Sep

COMMENT OUBLIER SON EX - OPÉRATION PAPARAZZIS

Publié par GinTonHic  - Catégories :  #Mes grands délires

 

Il nous arrive tous, à un moment donné dans la vie, où la personne pour laquelle on aurait fait des folies juste pour être à ses côtés, nous contraint à faire des folies pour nous en éloigner le plus possible.

Je haïs l'admettre, mais oui, il y a eu dans ma vie un homme que j'ai aimé plus que tous et plus que toute chose.

Je ne mentionnerai pas son nom, à quoi bon ? Le but, ici, n'est pas de parler de lui, mais des stratagèmes que j'ai trouvés pour le sortir de ma vie, lui et son souvenir languissant.

Le fameux gars en question voulait qu'on aille à Manzanillo, au Mexique. Je n'étais pas chaude à l'idée, car, entre-nous, l'air ambiant fleurait la fin d'une douloureuse histoire d'amour. J'ai accepté tout de même, me disant que ce petit voyage serait un dernier souvenir, une sorte de chemin de croix, une sorte d'au revoir. 

J'avais apporté ma vieille caméra Minolta SRT200. Je l'ai traînée partout pendant toute la semaine, histoire de ramasser les derniers clichés de ce roman feuilleton qu'était notre histoire d'amour fanée.

C'est par un beau matin ensoleillé, quoique beaucoup trop frisquet à mon goût, que j'ai eu l'éclair de génie.

Celui qui allait bientôt devenir mon ex petit ami était là, tout au haut d'un escalier en bois, quelque peu défraîchi, qui menait à la plage. S’appuyant lourdement sur la rampe artisanale, il s'engagea lentement dans l'escalier.

L'homme que je regardais à ce moment était franchement laid. Laid ? Bien, j'exagère, j’admets. Bon enfin... Mais je trouvais qu'il avait l'air vieux et qu'il faisait simple avec sa casquette.

Alors, en le regardant là, je me suis dit :

- Bien, il n’est pas si beau que ça. Puis, en plus, je ne peux pas dire qu’il est bien gentil avec moi. Franchement, qu’est-ce que j’ai à "capoter" sur lui ? Je suis pourtant plus intelligente que ça.

C'est à ce moment là que j'ai eu l'eurêka, vous savez, ce cri du créateur, ce cri du cœur, qui vous dit que vous avez enfin trouvé LA SOLUTION à tous vos maux.

J'ai empoigné ma caméra et j'ai immortalisé, sur la pellicule, cet instant marquant et de complète jubilation de ma part. 

Et voilà, qu’il était à tout jamais prisonnier de cet air quétaine. Hourra ! Et bien fait pour lui ! Il l’avait très certainement mérité ! Quelques prises rapides au cas où le cliché serait manqué. Le tour était joué.

Ces photos ont été les premières d'une série de photos qui allaient m’aider à oublier que j’étais folle du gars en question.

Aussi, lorsque je me sentais sur le point de succomber à la tentation de lui téléphoner -- vous savez, dans ces moments d'ennuis qui vous arrachent le cœur et qui vous font oublier les perversités de l'être jadis aimé -- alors, c’est sur cet album sacré que je me jetais littéralement afin d'y trouver courage et réconfort. Je le voyais alors, l'air idiot, pas trop jojo, merveilleuse délivrance, presque aussi bon qu'une jouissance.

Sauf, cette fois où je suis tombée sur cette photo oubliée où il faisait de l'auto-stop.

C'est pas mêlant, le cœur m'a fait cent tours. Comme il était beau !

Je n'ai pas pu résister à la tentation de l'embrasser ardemment : ses lèvres pleines, sa peau bronzée et ferme, son torse musclé et j'en passe ! Moment de pure folie qui me semblèrent durer une éternité.

Puis, frappée par un bref instant de lucidité, je lui ai dit : « Adieu, mon bel amour ! ». Je l’ai embrassé une dernière fois, puis j’ai déposé délicatement la photo ensorcelée dans le brasier fumant. Je l'ai regardée longtemps se tortiller pour s'extirper du feu. Oui, je l'ai regardée jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un amas de cendres, de cendres grisâtres, oui grisâtres comme mon cœur.

Je suis retournée, le cœur serré, à mon album de photos. Il était là, l'air idiot, pas trop jojo...

Je ne ressentais plus rien.

Libre. Oui. J'étais enfin libre ! ».

 



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